* LA NUIT TOMBE / Liibre

* Une forme se dessine peu à peu dans l'obscurité. Celle-ci, foulant le sol avec légéreté, avance lentement. Sa cape volant au milieu du vent glacial et sa capuche rabattue sur les yeux, cette forme se distingue de plus en plus au milieu de la nuit . Tout d'un coup, celle-ci accélère, ses ailes se déploient, et on voit son corps s'allonger jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus le sol. Survolant la terre, son ventre la frôlant jusqu'à ce que celle-ci s'envole dans un nuage de poussière. L'Ange accéléra l'allure , ne devenant plus qu'une flèche fendant l'air . Tout d'un coup, l'Ange se redresse , faisant voler les plis de sa cape, et freine brusquement avant de s'arrêter dans un nuage de poussière. Le silence fut rompu par une quinte de toux due à la poussière.

La petite fille, sa capuche rabattue sur les yeux, marche en se frottant vigoureusement les bras tandis que ses ailes se replient dans son dos. Elle marchait depuis longtemps maintenant, et elle était très fatiguée. La vue d'un arbre lui arrache un sourire triste lorsqu'elle distingue un creux dans le tronc de celui ci. S'enroulant un peu plus dans sa cape, Edelweiss ramasse un caillou sur le sol sec et, non sans appréhension, le jette dans le creux de l'arbre. Les muscles tendus , elle attends, et comme rien ne se passe , elle se glisse dans le creux. Ses yeux peu habitués à l'obscurité parcourent les alentours. Effrayée par le silence, Edelweiss se surprend à chanter une de ses berceuses favorites. Sentant la douceur de ses ailes dans son dos , la petite se rassure petit à petit. Repensant à cette berceuse, des souvenirs de sa mère l'assaillent tout d'un coup. Pourquoi celle-ci était-elle morte? Edelweiss se mit à sangloter, le visage enfouis dans ses mains sales. Celui-ci se retrouve bientôt barbouillé de poussière, et arrache un éternuement à la Edelweiss. Les yeux pleins de larmes, elle attend, recroquevillée dans sa cachette sale. Un grognement se fait entendre, et les yeux de Edelweiss se mettent à briller de joie, bien que ses joues soient encore striées de larmes.

Païsen arrive , la gueule ensanglantée, vers la petite. Il se faufile dans le creux assez grand pour au moins 3 personnes. Il dépose sur les genoux de Edelweiss un lapin mort , auquel le sang chaud continue de couler. Sans se poser de questions , Edelweiss arrache vivement la fourrure du lapin et mord dans la chair froide. Le goût lui déplait, mais elle ne se pose pas de question. Sa silhouette maigre laisse apparaitre ses os et deviner que Edelweiss n'a pas beaucoup mangé depuis plusieurs jours. Elle laisse finalement le reste de lapin qu'elle n'a pas touché, et l'abandonne au chien , qui le dévore avec appétit. Les traces de larmes restantes sur les joues de la petite laissent deviner qu'elle ne se sent pas bien du tout. Ses yeux, cernés, se ferment malgré elle et, transie de froid , elle somnole.

Elysïana marchait depuis quelques temps déjà. Elle avait acheté à bas prix un cheval qui allait être tué à cause d'une vilaine blessure à la patte.

*Les Humains sont stupides... Ce cheval ne méritait pas la mort, surtout que sa blessure n'était que superficielle.*

L'homme qui lui avait cédé cette monture pour quelques sous n'y connaissait vraiment rien...Un si bel animal, pour une blessure si bête.
Elys' avait donc maintenant le plaisir de fouler les longues routes caillouteuses à dos de son brave destrier blanc qu'elle avait nommé: Eden. La jeune femme avait sû prodiguer les soins sur la patte de la jument à l'aide d'un vieil homme qui avait un savoir inépuisableé sur les animaux. A présent Eden galopait sans trop de peine sur des trajets raisonnables.
Cela faisait quelques heures déjà qu’ils voyageaient ensembles mais quelque chose arrêta la jeune femme.

*Blinka..*

Elysïana se tourna et cela confirma ses peines… Aucune trace de la louve blanche… La jeune femme descendit donc d’Eden et le tira par les rênes, lançant des regards perdus autour d’elle.

« Blinka ! »

Elys’ siffla mais en vain, toujours aucun signe de l’animal.

« J’aurai peut-être pu retrouver sa trace sur les chemins adjacents s’il ne faisait pas si sombre… »

Elysïana eu l’impression de chercher la louve pendant des heures mais sans résultat, elle alla donc s’asseoir sur un rocher non loin de la route et attendit quelques temps… Mais attendre quoi ? Eden et Elys’ avait dû semer Blinka. Soudain elle entendit le hurlement familier de la louve dans les parages.

*Qu’est ce qui lui prend ?*

Elysïana sauta pieds joints du rocher et, suivit d’Eden, alla en direction du bruit. Elle était à quelques pas de la louve quand quelque chose l’interpella. La jeune femme tourna les talons et vit une fillette dormir dans un arbre. Elle voulut s’approcher quand le chien qui était au pied de l’enfant se mit à grogner.

« Du calme toi, je ne te veux aucun mal ni à toi, ni à ta maîtresse… »

Elle tendit une main hésitante vers le chien mais celui-ci sauta sur ses pattes, prêt à l’attaquer.

« T’es pas aimable toi… »

* C'est une chose bien mystérieuse que les passions humaines il en va de même en cette matière pour les enfants que pour les adultes. Ceux qui sont atteints ne peuvent pas s'expliquer, et ceux qui n'ont rien vécu de semblable ne peuvent pas les comprendre. Il y a des hommes qui risquent leur vie pour venir à bout d'un pic de montagne. Personne, pas même eux, ne pourrait expliquer pourquoi. Il y en a qui se ruinent pour conquérir le coeur d'une certaine personne qui ne veut rien entendre. D'autres courent à leur perte parce qu'ils sont incapable de résister aux plaisirs de la table - ou de la bouteille. D'autres encore renonçent à tout ce qu'ils possèdent dans l'espoir de gagner à un jeu de hasard ou sacrifient tout à une idée fixe qui ne se concrétisera jamais. Certains croient ne pouvoir être heureux qu'ailleurs que là où ils sont et passent leur temps à courir le monde. Il y a des gens, enfin, qui n'ont cesse de devenir puissant. La passion de Edelweiss, c'était le silence. Qui n'a pas passé un peu de temps, les yeux dans le vague, à écouter le moindre petit bruit de la nuit, ou même de la journée ? Qui n'est jamais restée sans bouger, au moins une seule fois, pour goûter aux saveurs de la journée d'un arbre? C'est cette passion qui a bercée Edelweiss, qui maintenant a été emportée dans les bras d'un morphée bien agité.

Des bruits de pas interrompent le sommeil de Edelweiss. Un grognement se fait entendre, ce grognement si familier de Païsen, et la petite fille ouvre de grands yeux affolés. Sans un mot, elle se recroqueville au fond du trou en serrant dans ses bras son chien . Elle baisse la tête, et toute tremblante, n'engage pas la conversation. Des paroles s'élèvent lentement, brisant le silence. Une jeune femme parle à Païsen, qui lui répond d'un grognement agressif. L'inconnue reprend la parole, assurant que Païsen n'était pas aimable. N'osant regarder la jeune femme, elle serre Païsen un peu plus fort, tout en rabattant sur sa tête la capuche poussièreuse de son manteau déchiré. Elle peut sentir le poul de son chien contre elle lorsque celui ci lance un nouveau grognement d'avertissement.

[ HRP : Désolée, c'est nul ... J'ai pas d'inspi aux débuts des topics >__< ]

[Je trouve le premier paragraphe super bien, au contraire^^ C'est moi qui suis minable là xD => Je vais essayer de faire un topic qui sera à ta hauteur ]

Blinka venait se placer sans arrêt entre le chien et elle-même.

*T'es chiante merde!*

D'un revers de main un peu brusque, elle écarta la louve et lui lança un regard assassin.

- Un peu de tenue s'te plait!

Elysïana qui remarquait que l'attitude du chien à son égart ne s'arrangeait toujours pas, elle se résolu à l'ignorer. La jeune femme mit un genou à terre et comtempla un moment la fillette qui se cachait. Etait-elle apeurée? ou pire blessée? La jeune femme se sentit pris d'un profond malaise, et les minutes, où Elysïana et l'inconnu n'échangeaient rien de plus que des regards, semblaient s'éterniser. En ayant marre de voir que la situation stagnait, la jeune femme brisa le silence de son habituel voix douce:

- T'ai-je effrayé? Si c'est le cas je m'en excuse, ça n'était pas du tout mon intention.

Le chien s'était étrangement tût, mais il n'en demeurait pas moins sur les gardes, bien que l'inconnue se soit blotti contre lui.

- T'es-tu égarée?

Elysïana se sentait ridicule, elle n'aurait sû dire pourquoi mais la situation la rendait mal à l'aise... Malgré ça, la jeune femme n'était pas du genre à fuir devant un si petit obstacle. Une chose que détestait Elys' s'était de voir la misère, la tristesse dominer sur une vie...Elle détestait se sentir impuissante...
Voyant que la fillette ne bougeait toujours pas, Elys' s'éloigna et fit mine de l'abandonner ou d'ignorer sa présence. Elle alla s'asseoir contre un arbre et commença à jouer de la musique. Une musique douce et apaisante qu'elle jouait toujours pour attendrir ou rendre le sourire à quelqu'un... La jeune femme s'amusait de temps à autre à accélérer le rythme de la mélodie en ajoutant des notes qui n'était pas dans la musique, à la base.

* Peut-être que la curiosité de la petite prendra le dessus sur sa peur , et qu'elle viendra me voir... Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal!*

D'une langue qui n'était pas courante, elle commença à chanter. Le Chant, la Musique... c'étaient pour Elysïana un moyen de communication qui dépassait un simple échange de mots... C'est donner des sentiments et les partager avec ceux qui l'écoutent sans s'exprimer clairement. La Musique peut calmer les esprits, leurs faire entrevoir de l'espoir là où on n'en attend pas vraiment. C'est un moyen de susciter la curiosité et l'envie. Oui quand on écoute une musique on comprend de quoi elle parle même s'il n'y a que des notes, on a envie de savoir jouer, d'en apprendre plus... Qui n'aime pas la Musique? Qui ne s'est déjà endormi en entendant une berceuse? Qui? La Musique est un langage universel que tout le monde peut comprendre.

La musique et le chant d'Elysïana avait pour but d'attirer la jeune fille qui se cachait dans l'obscurité d'un arbre, la calmer, la rassurer, lui prouver qu'elle ne lui ferait aucun mal et qu'elle était là pour elle si besoin. Personne ne doit rester seul en compagnie de ses simples craintes et souvenirs...

[Pardon si c'est pas clair ce que je dis,j'ai un peu déliré là XD]

* Toujours apeurée, la petite laissa échapper un sanglot de frayeur lorsque l'inconnue lui adressa la parole, après avoir lancer une phrase à l'intention de l'animal qui l'accompagnait. Elle demandait si elle l'avait effrayée, où si Edelweiss s'était égarée. Le sang de la petite se glaça brusquement. Elle baissa la tête, ne voulant pas regarder l'inconnue, bien que doutant que la jeune femme puisse l'aperçevoir . L'obscurité, renforcée par l'ombre du tronc noueux de l'arbre , couvrait la tête de Edelweiss. L'inconnue s'éloigna soudain, et entonna une chanson douce. Le coeur de Edelweiss se calma un peu, et elle se risqua à jeter un oeil au travers de l'écorce. Ecartant le chien, la petite s'approcha, sans bruit : ses pieds ne foulaient pas le sol, et ses ailes battaient silencieusement dans son dos. Effarée , Edelweiss les cache sous sa cape, jusqu'à ce que celles-ci s'arrêtent de brasser l'air. Ensuite, elle s'approche de l'inconnue et, bien que restant à distance, s'assoit juste derrière celle ci. La musique, étrangement relaxante, calme Edelweiss jusqu'à ce qu'elle lache Païsen. Celui ci se met vite sur les genoux de la petite.

Cette musique, étrangement, lui est familière. Elle calme de plus en plus la fillette, qui se sent à présent presque en sureté. Elle se surprend à fredonner de sa voix claire le refrain de cette chanson, qu'elle connaissait par coeur. Elle fouille dans sa mémoire mais ne trouve rien pouvant se rapporter à cette contine. Elle a beau être dans une langue différente, chaque accent , chaque mot est maitrisé par Edelweiss.

[ HRP : Désolée pour le peu de lignes ... ]

[ Désolée pour le DP, c'pour signaler que j'ai finiis =P ]

Ne cessant de jouer la mélodie à l'aide de son instrument, Elysïana cessa progressivement de chanter. Sans jeter de regard en direction de la fillette, elle la savait à présent prêt d'elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres: sa stratégie marchait toujours. Elle se surprit à se remémorer la voix de sa mère qui lui disait étant petite:
"La violence ne t'aidera jamais à résoudre un problème. Le seul moyen qui unit tous les hommes est l'art... tu as un talent inné pour la musique ma chérie...Sers-t'en pour obtenir ce que tu désires des gens qui t'entourent et ils céderont à tes caprices..."
Elle n'avait pas eu tort dans un sens... Mais malheureusement pour Elys' l'instruction qu'elle avait suivit auprès de sa mère avait été beaucoup trop brève. Peut-être aurait-elle pu avoir d'autres tuyaux venant de sa mère pour sa vie future... Mëlyna -sa mère- semblait avoir une vision de la vie bien à elle, une vision qui était peut-être normale étant elfe des étoiles, mais une vision qui servait... Le peu qu'elle avait tiré de sa mère ne lui avait jamais été inutile. Tous ses mots, toutes ses morales, toutes ses remontrances que l'elfe lui avait fait autrefois lui servait aujourd'hui.

~ Merci maman... dit-elle d'une voix inaudible.

La musique devenait de plus en plus douce et de plus en plus silencieuse, mais elle ne s'arrêtait pourtant pas. Elysïana sortit de ses rêveries et dit d'une voix posée et chaleureuse...

~ Je m'appelle Elysïana Ae'Lidya. Si je peux t'être d'une quelconque aide n'hésite pas à demander... Si tu cherches de la compagnie, sache que tu n'es plus seule...

Sa voix ressemblait à un murmure bien qu'Elys se soit exprimée normalement. Sans porter son attention sur la fillette, la jeune femme vint caresser d'une main la louve qui sétait allongée à ses côtés. Son regard était absent ou rêveur mais elle était pourtant bien là à contempler quelque chose au loin

* Elysïana. Un nom mélodieux , s'accordant parfaitement à l'apparence de la jeune femme. Celle-ci murmure " merci , maman " sans que Edelweiss en comprenne la raison. Les yeux baissés, elle frôle du doigt l'herbe rendue humide par le froid de la nuit , maintenant sombre et où les yeux ne distinguent plus se qui est loin d'eux. Ses yeux se levent vers Elysïana. Sans un mot, la petite enlève sa cape, laissant apparaître sa robe ternie par la poussière, et déchirée. Celle ci laissait à découvert par ses maintes déchirures quelques parties du corps de la fillette, à tel point que sa maigreur en était terrifiante. Des yeux pleins de détresse et de tristesse se fixe sur Elysïana, puis se rebaissent une fraction de seconde plus tard. Edelweiss frissone, et se collent un peu plus comme son chien pour se réchauffer. La voix douce de la jeune femme assure qu'Edelweiss n'est maintenant plus seule. Le silence s'étant désormais installé est rompu par l'estomac d'Edelweiss. Celle-ci murmure son prénom.

" Edelweiss ... "

Sa voix cristalline et timide était presque inaudible, peut être Elysïana ne l'avait pas entendu. Mais cette voix se tairait, à présent, le plus longtemps possible. En espérant que sa nature de bavarde ne reprenne pas le dessus.

Elysïana déposa son instrument précautionneusement sur une racine de l'arbre auquel elle s'était adossée, elle cessa de regarder l'inconnu et chercha quelque chose dans son sac. La mine un peu boudeuse, un sourire vainqueur vint illuminer son visage. La jeune femme regarda ce qu'elle tenait dans la main: une pomme et un petit morceau de pain.
Elys' se leva et franchit d'un pas léger les quelques mètres qui les séparait de la dénommée Edelweiss. Une fois prêt d'elle, elle lui tendit ses trouvailles qu'elle avait tiré de son sac en lui lançant un regard plein de bienveillance.

~ Tu m'as l'air affamée. Tiens, mange un peu ça pour te redonner des forces.

Elysïana lui donnait les quelques vivres qui lui restaient, mais qu'importe, elle se ravitaillera au prochain village. De toute manière la misère lui brûlait les yeux et lui brisait le coeur. Jamais elle n'hésiterai à se priver de nourriture pour le bien de quelqu'un d'autre, jamais. Le simple fait de voir l'allure de quelqu'un s'améliorer lui suffisait pleinement.

~ Que fais-tu ici, au milieu de nul part?

Sa question était peut-être indiscrète, surtout quand elle était posée à un étranger qu'on venait à peine de rencontrer, mais qu'importe. Cette Edelweiss avait besoin d'aide et même un aveugle l'aurait deviné. Les guenilles que portaient la jeune fille, ainsi que la pâleur de son visage et les larmes ayant laissé imprimées leur passage sur les joues de celle-ci. Un tel état de délabrement si on peut dire ça pour quelqu'un, faisait peine à voir.

* Les événements s'enchainèrent. Elysïana offre à Edelweiss quelques vivres, que celle-ci repousse de la main. " Que fais-tu ici, au milieu de nul part ? " Elle aurait pû y répondre, mais cette réponse, Edelweiss veut l'oublier , ne plus y penser. Butée, elle ne répond pas, et se contente de baisser les yeux. Cette jeune femme lui faisait peur, sa bienveillance ne pouvait que cacher quelque chose d'horrible pour la fillette. De plus, la pitié ne servait à rien, seulement à donner une impression d'inférioté à Edelweiss. La mine farouche , elle recule de quelques pas, suivie de Païsen. Celui-ci avait bien compris, et il se met à grogner, d'abord doucement , puis ce grognement enfle, laissant apparaître les crocs aiguisés du chien-loup. Les poils hérissés, il se tient devant Edelweiss, montrant clairement qu'il la défendrait jusqu'à la mort. La louve qui accompagnait Elysïana dû sentir le danger, aussi se met-elle entre Elysïana et Païsen. Ceux-ci se tournent autour, de plus en plus férocement. Edelweiss aurait voulu les séparer, mais le pacte de la fillette et de son loup était inscrit au plus profond de son âme. Elle doit laisser sa liberté au loup, ne jamais lui donner d'ordre, et alors seulement leur amour pourra se conserver. Païsen, beaucoup plus imposant que la louve, avançait ventre à terre . Il faisait ses 1 mètre au garrot, et arrivait bien aux 2 mètres de long. Ses proportions exceptionnelles pour un loup normal laissait deviner qu'il n'abandonnerait un seul pied de terrain à l'adversaire s'il ne le blessait à mort. Le début du combat ou non était entre les mains de Elysïana, car Edelweiss, elle, ne pouvait rien faire.

Les muscles tendus, elle regarde les loups se tourner autour, et Païsen montrer ses crocs étincellants. Elle regarde du coin de l'oeil la réaction de Elysïana, mais se tient à distance, car elle ne se sent pas rassurée. Son coeur battant à tout rompre laisse deviner que, derrière cette apparence farouche, la petite a tout simplement très peur. Elle a bien sûr remarquer que la jeune femme n'était pas comme elle, différente. Voilà ce qui lui faisait peur, c'était que Elysïana remarque les ailes repliés dans le dos d'Edelweiss.

Elysïana fronça les sourcils en voyant le loup "géant" de la fillette la menaçait. De suite Blinka intervint et vint protéger la jeune femme. C'était la première fois, depuis qu'elle voyagait avec Blinka, qu'elle voyait la jeune louve en position d'infériorité. Elys' fut parcourue d'un frisson lorsqu'une image horrifiante surgit dans son esprit... Blinka gisant inerte sur le sol, son poils soyeux couleur neige parsemé de tâche rouge sang... Oui l'animal baignait dans son propre sang.
Sans en comprendre réellement la raison, la jeune femme sentit un sentiment ancien de haine l'envahir... Ne se laissant pas dicter les choix qu'elle devait faire par ce vieux sentiment, la jeune femme inspira profédement avant de dire d'une voix glaciale:

~ Blinka, reviens immédiatement.

La louve se tourna vers sa maîtresse, lui lançant des regards pleins d'amertume. Elysïana mit un genou à terre afin de caresser la jeune louve et lança un regard noir à l'autre loup qui se tenait prêt à attaquer. La jeune femme contempla la scène un instant avant de soupirer.

*~Ordonne immédiatement à ton espèce de loup d'abandonner. Je ne suis pas ici pour me battre et encore moins pour tuer...~*

Les lèvres d'Elysïana n'avaient pas bougé mais pourtant Edelweiss avait perçu les propos de la jeune femme aussi nettement que si elle avait ouvert la bouche. La télépathie... Elys' utilisait en cet instant un de ces pouvoirs qu'elle n'avait plus utilisé depuis longtemps.
D'un revers de main, elle écarta la cape qui cachait son corps. Elle posa une main sur la poignée de son épée sans pour autant la sortir.
La jeune femme reprenait son attitude réfléchie et posée mais n'en demeurait pas moins distante et défiante.

*~ Je ne tiens pas à m'en servir aujourd'hui, pas pour si peu. C'est un avertissement queje te lance. Si tu ne fais pas entendre raison à ton animal j'ai bien peur que ça finisse d'une manière tragique pour lui... Malgré moi, je ne plaisante pas.~*

La voix d'Elysïana résonna dans l'esprit d'Edelweiss de façon presque menaçante. Un ultime avertissement... Elys' n'était pas le genre de personne qui voyait la guerre comme une occupation ou le moyen de résoudre tous les malentendus; mais quand sa position devenait critique, comme à ce moment là, il fallait vraiment accepter l'avertissement qu'elle présentait sous peine de graves représailles...
Elys' se sentait mal à l'idée que la situation évolue ainsi, jamais elle n'aurait songé à devoir affronter Edelweiss ou la menacer. Elle voulait seulement l'aider... Elle avait parfaitement conscience que ce qu'elle faisait n'aurait pas l'effet qu'elle aurait escompté au départ. Elle aurait voulu passer pour quelqu'un de gentil et rassurant, mais la situation dans laquelle elle se trouvait l'obligeait à se montrer d'une toute autre façon...

* Ma gentillesse me perdra ...*

Bien qu'Edelweiss semblait totalement appeurée, Elysïana , quant à elle, gardait son sang-froid. Elle plongea ses yeux d'un bleu à vous glacer le sang, dans ceux d'Edelweiss afin de lui faire entendre raison une dernière fois.

*~ Tout ne dépend que de toi... Et je n'ai qu'une parole Edelweiss.~*

La main toujours bien évidence sur son épée, Elysïana attendit la décision qu'allait prendre la fillette.

*~ J'espérai ne pas en venir aux mains...~*

* Les sourcils froncés , un goût amer se réveille chez la fillette, qui serre les dents pour ne pas lançer une réplique qui lui brûlait les lèvres. Elle écarte alors de la main Païsen, qui laisse échapper un grognement de mécontentement. Les paroles de Elysïana raisonnent dans son esprit, laissant entendre qu'elle n'hésitera pas à attaquer. Une haine aveugle s'empare d'Edelweiss. Attaquer Païsen, sa seule famille , avec qui elle avait vécu tant de choses? Son seul ami, son protecteur, le seul à ne pas l'avoir abandonnée? Il ne fallait même pas y penser . Alors, en une fraction de seconde, la transformation s'effectue. La petite attrape deux plumes dans son dos, qui se transforment alors en épées , tranchantes et légère. Un tourbillon l'entoure, et ses ailes se déploient tandis que sa tenue de combat l'enveloppe , cachant ses haillons .

La tenue , bleue turquoise, était composée de trois parties : Le haut était bleu , croisé par des barres d'ivoire blanc, faisant que les coups assenés ne pouvait pas blesser du premier coup, mais seulement au bout de plusieurs fois. Une jupe complétait la tenue, turquoise elle aussi , mais bordée d'ivoire , puis des bottes blanches lui montait au dessus des genoux. Les rares parties à découvert était des parties comme le haut des jambes, qui ne l'handicaperaient pas en cas de blessure. Alors, ses yeux lancèrent des éclairs tandis que ses cheveux étaient agité par un vent localisé seulement à cet endroit.

' Tu veux t'en prendre à ma seule famille, mon seul ami? Tu devras d'abord t'occuper de moi, car je n'accepte jamais qu'on touche à Païsen. Je n'ai aucun ordre à lui donner, et il n'en reçevra aucun , donc la suite dépend de toi, Elysïana. "

Ce changement était radical chez la fillette, et ne pouvait que surprendre. Elle se mettait rarement en colère, mais une fois ceci enclenché, il est pratiquement mission impossible de la calmer. Debout, elle dépassait la jeune femme, qui était restée assise.

" Je n'ai aucune envie de me battre, mais si tu le désires, ce n'est pas mon jeune âge qui fera la différence . "

La petite fille maigre et triste avait disparue, et désormais seul restait une fille résistante et protectrice, qui n'engageait que des combats à mort.

Elysïana laissa entendre un profond soupire qui montra son exaspération.

~ Tu es trop intrépide. Il ne me semble pourtant avoir essayé de te faire du tort. J'ai essayé d'être présente pour toi alors que tu me semblais en détresse. Oui tu m'as fais de la peine... Mais ce qui m'a touché chez toi, c'est que moi aussi j'ai été dans le même cas que toi, abandonnée seule sur une voie que je n'avais pourtant pas choisis. Quelqu'un à forger ma destinée sans y être invitée. Je voulais te venir en aide, t'offrir de la compagnie. Ton cœur est blessé, tu es seule et le seul ami que tu as n'est autre que cet animal. Regarde moi.. je ne suis guère plus vieille que toi, et je suis seule aussi avec mon cheval Eden et ma louve Blinka. Je n'ai en aucun cas voulu te blesser, si j'ai dis de calmer ton loup c'est dans le but d'éviter ce qui va probablement se produire. Tu fais erreur Edelweiss, tu trompes d'ennemis... Mes propos n'étaient pas agressifs, seulement qui ne se défendrait pas quand on le menace? Il me semble t'avoir fait comprendre clairement que je ne souhaitais pas me battre... D'ailleurs si je t'avais voulu du mal, je t'aurai tué tout à l'heure quand tu te blottissais contre ton animal, dans l'obscurité de l'arbre... Ai-je tort?

Tout ce discours était sincère et se voulait presque suppliant. Non Elysïana ne redoutait pas Edelweiss, ni son loup; mais la vue d'un combat inutile et infondé la blessait et elle voulait l'éviter... Il n'y a pas de mal à cela n'est ce pas? Elys' avait déjà tuer, et à présent elle en portait les marques encore cuisantes. Ce crime l'avait totalement changée, détruite...

~ Ne commets pas l'iréparable... Ne fais pas le pas de trop car même si tu me bats, tu auras ce crime sur la conscience. Fais-moi confiance je t'en pris...

Elysïana dégaina son arme, mais au lieu de la menacer ou de se mettre en position défensive; la jeune femme tendit le bras et fit tomber l'épée devant elle. Elle donna un coup de pied dans l'arme afin qu'elle s'éloigne de cette dernière.

~ J'espère que je me suis faite comprendre.

Le fait de se désarmer de la sorte montrait bien qu'elle n'était pas désireuse d'un affrontement avec la fillette...

~ Attaque-moi si ça te chante maintenant, mais n'attends rien retour...

Sa voix était franche mais au fond on sentait une pointe de douceur. Elysïana avait été trop loin tout à l'heure, chose qui ne lui ressemblait pourtant pas.

* Les cheveux retombent mollement sur les épaules d'Edelweiss, tandis que celle-ci baisse la tête. Elysïana entame un discours, qui emeut beaucoup la petite. Alors elle laisse tomber ses épées, anciennement des plumes, et ses ailes se replient dans son dos. Honteuse de s'être emportée aussi vite, elle reprend desuite sa vieille tenue en haillon. Les paroles sincères de la jeune femme lui arrachent quelques larmes, et elle se laisse retomber à terre avant d'éclater en sanglots. La tension de ses derniers jours, l'ayant énervée pour rien, lui revient dans la figure de plein fouet. Tous ses souvenirs l'assaillent, les bons comme les mauvais. Elle s'en veut terriblement, presque persuadée que tout est bien de sa faute. Elle en vient même à se détester, elle a été jusqu'à blesser une inconnue, sans le vouloir. Ses pieds frôlent l'épée de Elysïana, tandis que son visage est enfoncé entre ses deux genoux. Elle reste là, silencieuse, se demandant pourquoi tout cela ne lui arrive qu'à elle. Elle en aurait arraché ses ailes . Tout aurait été différent sans elles... Très différent... Et maintenant, elle pleure. La seule chose qui lui reste à faire. Elle a Païsen, bien sûr, mais ce n'est pas pareil. Il lui faut de l'amour, voilà tout. Quelqu'un à serrer dans ses bras, et à qui on soufflerait ses chagrins aux creux de l'oreille... Ce quelqu'un qui comprendrait, qui la réconforterait... Qu'elle n'a jamais eu. Et voilà comment tout a commencé. Elle s'énerve pour un rien, pleure, s'énerve , pleure. C'est un cercle vicieux, Edelweiss ne peut plus en sortir...

Quand elle vit la jeune fille s'effondrait sur le sol sur l'herbe humidifiée par la soirée, Elysïana accourut, ramassa en passant son épée. Elle tomba à genoux et vint serrer la fillette dans ses bras, lui caressant d'une main rassurante les cheveux. Elysïana exécutait les gestes qu'elle aurait aimé qu'on lui fasse quand c'était elle qui était seule, perdue dans un monde qu'elle ne connaissait pas. Elle dont sa vie n'était qu'un tissu de mensonge cousu de toutes parts par Tharin. La jeune femme passa une main pleine de tendresse sur les joues mouillées par les larmes pour essayer de les lui sécher. Elle se pencha d'avantage afin de coller sa tête contre celle de la fillette et lui murmura d'une voix presque maternelle:

~ Chut, c'est finit Edel... Tu n'es plus seule à présent. Je suis là ne t'en fais pas.

Elle souleva le visage d'Edelweiss en lui prenant le menton. Elys' la regarda droit dans les yeux et esquissa d'un sourire.

~ Tu sais, nous ne sommes pas si différentes en fin de compte... Je suppose que si tu erres seule en un lieu si dangereux c'est qu'il s'est passé quelque chose de bien triste dans ta vie... J'ai, moi-même étais une vagabonde il y a quelques années... J'errais sans but jusqu'à que quelqu'un me remette sur le droit chemin.

Elys n'avait pas pour habitude de dévoiler son passé, et encore moins à une inconnue... Mais elle voyait en Edelweiss son propre reflet.

*Toi aussi tu as un lourd passé n'est-ce-pas?...*

Elle retira sa cape pour la poser sur les épaules de la jeune fille qui tremblait et sanglotait.

* La pauvre...*

Elle lui caressa la joue, l'aida à se relever et la conduisit près du feu qu'elle avait fait tout à l'heure. Une fois arrivée, elle lui tendit de nouveau la nourriture.

~ Fais-moi plaisir, mange un morceau... Ca n'est pas empoisonné ne t'inquiète pas.

* Elysïana se dirige vers Edelweiss lorsque celle-ci tombe lourdement à terre et laisse libre court à ses larmes. Alors, pour une fois, la fillette se laisse faire, s'abandonnant aux caresses et à la tendresse qu'elle n'avait jamais eu. D'une voix presque maternelle, Elysïana assurait à Edel n'être plus seule . Elle sentit alors une main chaude sur son menton, qui lui fit relever la tête. " Tu sais, nous ne sommes pas si différentes en fin de compte... Je suppose que si tu erres seule en un lieu si dangereux c'est qu'il s'est passé quelque chose de bien triste dans ta vie... J'ai, moi-même étais une vagabonde il y a quelques années... J'errais sans but jusqu'à que quelqu'un me remette sur le droit chemin. "

Elle n'avait peut être pas tort. La jeune femme enleve alors sa cape et la pose sur la petite, qui finit par se calmer bien que les larmes continuent encore à couler. Edel renifle bruyamment et se relève, suivant Elysïana au coin du feu. Elle n'avait plus faim , ou plutôt n'avait pas envie de manger. Mais le ton de la jeune femme la convaincut [ Pas sûre de l'orthographe ] et elle mordit légérement dans la nourriture. Finalement, après une bouchée, puis deux, puis trois, elle en avait mangé plus de la moitié. Elle tourne alors la tête vers l'horizon, tandis que le soleil commençait à se lever. Déjà ? Edel n'y aurait pas cru si , déjà, la fatigue s'abattait sur ses maigres épaules. Elle lutte le plus possible pour garder ses yeux ouverts, mais ceux-ci sont si lourds qu'elle ne tiendra pas longtemps.

~ Si tu es fatiguée, repose toi un peu. Je monterai la garde car ces lieux sont dangereux quand on est seul. J'ai entendu parlé de nombreuses attaques perpétrés par des brigands.

Les premiers rayons de soleil se montraient timidement, éclairant faiblement de sa pâleur le paysage encore tout ensommeillé.
Elys' regarda Edel et murmura de façon à ce qu'elle soit seule à l'entendre:

~ Un nouveau jour se lève pour toi Edel...

La jeune femme s'enfonça dans la forêt et commença à chanter en langue elfique, le levé du soleil. Depuis peu, Elysïana avait décidé de remettre à jour cette vieille coutume qui consistait à chanter pour l'arrivée du jour, et celle de la nuit. Pendant trop longtemps elle avait renié ses ancêtres, involontairement. Mais à présent elle prenait conscience de qui elle était vraiment. Du sang du royaume des elfes coulait en elle, elle se devait donc de respecter certaines coutumes comme celle-ci. Elle avait des dons que seuls les elfes ont, il serait donc un minimum respectueux de se plier au loi de son "peuple".
Elysïana se mit dans un coin où elle pouvait voir le ciel, regarda les dernières etoiles disparaître dans la lumière du jour. Elle se mit à chanter, le cœur léger. Ses paroles semblaient monter vers le ciel, signe qui voulait dire que les astres entendaient sa mélodie.

* Oui , à partir d'aujourd'hui je rendrai hommage à ma famille... Je ne renierai plus mes origines... Je vous le promets, maman, papa..*

Une fois qu'elle eu finit de rendre hommage au Soleil, elle retourna auprès d'Edel pour monter la garde comme elle l'avait dit un peu plus tôt.