Après plusieurs d'années d'absence...

Invité

Masataka marchait à travers la forêt. La végétation était dense tout en étant magnifique. Le ciel n'était que très peu visible, car cacher par les innombrables branches recouverte de feuilles de différente couleur. Au milieu de ce décor vert, le jeune mercenaire ne passait pas inaperçu. Son pantalon était bleu foncé, et des protections en métal protégeaient ses tibias. Son tee-shirt sans manche à haut col, également de la même couleur se trouvait par-dessous une veste avec capuche blanche. D'autres protection étaient posées sur les bras du combattant. Son épée accroché au bas de son dos, était en compagnie de son l'arc. La capuche de sa veste sur sa tête, en plus du col de son haut, seul ses yeux rouge étaient visibles...

Il arriva alors enfin au bout de la forêt pour se retrouver dans une plaine. Pas trop loin de là, notre héros pouvait voir la capital de l'Empire Humain: Màdiil. D'après certains, il s'agissait de la ville la plus protégée et la plus fortifiée du monde. Peut être cela était-il vrai... Le jeune homme continuait de marcher en direction de la capitale, réfléchissant à son passé, à son présent et à son avenir... Devait-il trouver les responsables de la mort de ses proches, ou devait-il simplement continuer à vivre en ermite, en exécutant des missions pour les plus offrants ? Cela troublait légèrement l'esprit de Masataka, qui arriva bientôt devant les immenses portes de la ville. Une bonne dizaine de gardes se trouvaient là, armés jusqu'aux dents.

Un bon nombre de gens entraient et sortaient des portes, sous l'étroite surveillance des soldats qui semblaient prêt à sauter sur celui ou celle qui ferait le moindre faux mouvement. Cela fit apparaitre un léger sourire, qui apparu sur le coin des lèvres du guerrier. Il s'avança alors, et s'apprêta à passer lorsqu'un garde qui courrait vers un autre pour lui dire quelque chose le bouscula. Le garde regarda Masataka d'une façon qui ne lui plu guère.

-Fais gaffe où tu marches gamin.

Il releva la tête, regardant l'homme dans les yeux. Le garde fit un pas en arrière en voyant les yeux rouge sang du jeune Naoki et posa sa main droite sur le manche de son épée. Deux autres soldats se mirent sur les côtés du mercenaire, qui retira lentement sa capuche, dévoilant la partie supérieur de son visage ainsi que ses cheveux dorés.

" Je ne cherche pas les ennuis, je désire seulement passer. "

-Tu as vu tes yeux ? Si tu n'es pas démoniaque, je me fais couper une main !

" Cela peut se régler... "

Masataka mit alors sa main droite sur le manche de son épée, et tira légèrement dessus, montrant environ cinq centimètres de la lame argenté de son arme. Il regarda les trois hommes, prêt à se battre, lorsqu'un quatrième qui semblait plus vieux et plus sage fit son apparition. L'homme sourit au mercenaire, faisant signe à ses compagnons de partir. Le jeune homme remit correctement son épée dans son fourreau, et regarda le nouvel arrivant qui lui parla:

-Excusez le comportement de mes hommes. Puis-je savoir votre nom ?

" Masataka Naoki... "

L'homme en armure regarda les yeux de Masataka.

-Le mercenaire je suppose ? Vos yeux sont difficilement copiable... Enfin bon, vous pouvez entrer, encore une fois désolé pour le dérangement.

" Ce n'est rien... "

Sans un mot de plus, le guerrier aux cheveux blonds remit sa capuche sur sa tête, et entra dans la ville. Il recherchait une auberge pour se reposer puis partirait à la recherche d'un armurier pour finalement se rendre dans un bâtiment où les contrats qu'il pouvait exécuté était affiché... En marchant la tête dans les nuages, il bouscula accidentellement quelqu'un qui vacilla en arrière. Masataka attrapa la personne par le bras, l'empêchant de chuter.

" Excusez moi... "

"Aube d'un moment céleste, couvrant
Le ciel de ses parures magiques
Réveille l'univers fermé, dormant,
Pour l'ouvrir...

Lueur d'un crépuscule flamboyant
Rouge, pareil à l'aurore naissante,
Sombre et fier, sur l'horizon se penchant
Bientôt, l'obscurité vient, le hante.

Et toute la nuit s'installe sous la voûte."

Un regard interrogatif se posa sur la première strophe. Elle n'était pas terminée, ni la deuxième qui aurait dû être écrite, elle aussi, et sans doute l'auteure, ou plutôt la poétesse, n'arrivait pas à la compléter. Mère Inspiratrice n'était pas venue à son aide cette fois-ci. Peut-être était-ce ainsi pour des raisons, mais qu'elle ne connaissait pas.

Reflexion laissa vagabonder ses pensées, à la recherche d'un complément de poésie pour clore cette description du soleil aux différentes heures de la journée. Quelques mots lui vinrent, mais sans intérêt, d'autres arrivèrent, sans rapport, et au bout de cinq bonnes minutes de réflexion, la jeune femme abandonna, se leva, papyrus à moitié utilisé dans sa main, décidant de faire quelques pas dans la capitale de l'Empire des Humains à la recherche d'une quelconque phrase ou idée pouvant l'aider dans sa recherche.

C'est en déambulant tranquillement, d'un pas léger et gracile dans les rues de Màdiil, la tête dans un autre monde, qu'elle ne remarqua pas l'étrange personnage qui marchait en sens inverse. Sans faire exprès, les deux jeunes gens plongés dans leur pensée se bousculèrent, ce qui les tirèrent de leurs rêveries, puisque Reflexion vacilla brusquement en arrière et que l'inconnu l'ayant touchée la rattrapa vivement. La poétesse revint à la réalité.

*Oups !*

Tout en se relevant, aidée par l'homme, Reflexion détailla son visage intérieurement. Peau plutôt claire, nez fin, petites lèvres et visage légèrement en pointe, cheveux couleur blé, rayon de lumière dans cette atmosphère plutôt humide, le ciel étant couvert, yeux rouges, qui lui rappelèrent des souvenirs tendres, ne lui inspirant nullement la crainte. Néanmoins, elle fit le rapport direct entre ses yeux rouges et son teint presque blanc. Etait-il albinos ? Elle avait déjà vu des animaux de cette sorte-là, mais jamais elle n'avait imaginé qu'un humain pouvait l'être également...

"Excusez-moi..."
"Non, c'est à moi de m'excuser, j'étais dans mes pensées." lui répondit-elle en souriant. "Vous cherchez une auberge ?"

La question était venue naturellement. Elle voyait bien que ce jeune homme n'était pas de la ville.

Invité

Masataka observa le visage de la jeune femme qu'il venait de bousculer. Cette dernière semblait d'ailleurs faire de même. Lui ne faisait cela seulement pour voir à qui il parlait, et se fichait éperdument de l'apparence physique de son interlocutrice. Tout d'abord, l'inconnue lui dit qu'elle était elle aussi désolé de l'avoir bousculer, car elle était dans la lune, si je puis dire. Le mercenaire n'eut pas même le temps de dire quelque chose qu'elle lui demanda s'il recherchait une auberge. D'habitude, ce n'est pas une chose que l'on demande spontanément à quelqu'un, mais bon... Plus il parcourait le monde, et moins il le comprenait...

" Effectivement, je recherche une auberge. Vous ne sauriez pas où en trouvez une, qui ne sois pas trop loin d'une forge ? "

Il avait tenté de dire cela d'une voix non agressive et le moins froid qu'il lui était possible... Cela ne donna pas des sons qui pourraient détendre une personne, mais cela n'était pas trop désagréable. S'il parlait normalement, il risquerait de faire fuir son interlocutrice, et il se retrouvait certainement perdu au beau milieu de la capitale de l'Empire Humain ! Enfin, il parlait, il parlait, mais Masataka ne s'était toujours pas rendu compte qu'il tenait toujours la poétesse. Il baissa les yeux un court instant pour examiner son équipement, et le remarqua enfin. Il lâcha donc la femme et releva la tête.

Il espérait que l'inconnue pourrait lui donner des indications sur une auberge non loin d'une forge, car notre mercenaire endurci préféré tenait à avoir un équipement au top. Après chaque utilisation, Masataka le faisait examiner et aiguiser par un maitre forgeron. Vous devinez qu'il a donc utiliser son épée quelques temps auparavant. Par contre, allait savoir sur qui...

" Je serai peut être impoli en demandant cela, mais puis-je savoir votre nom mademoiselle ? "

Masataka ne sourit pas comme quelqu'un aurait pu le penser, mais garda une expression de visage neutre. Si elle ne lui répondait pas à cette question, tant pis, cela ne le dérangeait pas plus que cela. Tuer ne lui faisait ni chaud ni froid, alors ne pas avoir une réponse à l'une de ses questions, il s'en foutait royalement. Avant que la jeune femme ne puisse répondre, le mercenaire parla une nouvelle fois.

" Moi, je me nomme Masataka Naoki... Je ne pense pas qu'une femme tel que vous est déjà entendu parler de moi, je suis surtout connu chez les combattants... "

On lui avait fait de nombreuses fois le coup de lui demander son nom avant d'avoir une réponse à sa propre question, alors ce coup là, il prévoyait ! Mais bon, les Humains étaient tout sauf prévisible, alors elle pouvait très bien trouver autre chose si elle désirait enquiquiner le guerrier aux yeux rouge. Cela ne serait pas la première fois que quelqu'un le fait...

"Effectivement, je recherche une auberge. Vous ne sauriez pas où en trouver une, qui ne soit pas trop loin d'une forge ?"

"Si, bien sûr. Suivez-moi."

Pendant que Masataka parlait à la jeune femme avec un visage glacial, cette dernière affichait un léger sourire. Il n'y avait pas d'ironie dans ses paroles, ni dans la situation. Elle aimait sourire. Cela la rendait et semblait lui rendre le monde un peu plus heureux. Tant pis si certains n'arrivaient pas à être sereins, cela ne l'empêchait en aucun cas de l'être elle-même. Harmonie.
Pendant qu'ils déambulaient dans les rues, Masataka demanda le nom de la poétesse, se présentant d'abord lui-même.

"Pourquoi serait-ce impoli ? Mon nom est Reflexion."

"Moi, je me nomme Masataka Naoki... Je ne pense pas qu'une femme telle que vous ayez déjà entendu parler de moi, je suis surtout connu chez les combattants..."

La dernière phrase enleva à Reflexion son sourire. Y avait-il un sous-entendu dans cette parole ? Elle n'était pas une combattante... elle n'était qu'une pauvre mendiante, ne connaissant rien au monde extérieur. Elle se rappela la fois où quelqu'un avait eu le malheur de l'insulter dans la rue. Sa colère avait pris le dessus, sa malédiction avait tué l'homme qui l'avait injuriée. Elle s'en était voulue à mort de ne pas pouvoir contrôler ses transformations en Lycanthrope, et depuis préfèrait être triste qu'en colère, pour ne plus causer la mort de quelqu'un d'autre injustement. La vie, même aux plus méchants, ne leur méritait pas d'être enlevée. Sa philosophie était trop longue sur le sujet pour en parler en cinq minutes.
Elle avait failli devenir une combattante l'année passée. Mais il avait fallu que son futur maître d'armes, et amant, disparaisse, volatilisé dans la nature sans aucun espoir de le retrouver. Reflexion pensait encore à son existence, mais ce qu'il faisait, elle l'ignorait.
Ce dur souvenir, de l'être qu'elle avait tant aimé, même un seul jour, transforma son sourire en grimace, qu'elle laissa pour intérieure, pour ne pas que Masataka la voie.

"Vous savez, quand on vagabonde dans les rues d'une capitale où grouillent assassins, marchands et simples habitants, on entend de tout. Des noms par-ci, des nouvelles d'une ville par-là... il est probable que j'eusse déjà entendu votre nom, mais je ne retiens pas forcément, sauf si l'information est intéressante. Et les combats n'étant ni de mon domaine ni de mes goûts, il en est tout aussi possible que je n'ai jamais entendu parler de vous. Il n'empêche que je ne peux pas connaître tout le monde."

Sa voix était douce et froide à la fois, ne sachant quel parti choisir, entre rester serein et laisser ses paroles filtrer ses émotions.
Orgueil.
La grimace de Reflexion se transforma en sourire. Elle avait trouvé un mot à ajouter à son poème.
Orgueil du soleil à midi, fier de sa supériorité face à la terre. Le moment de la journée où il domine le ciel et les nuages.
Orgueil.
Quel beau mot.
Sourire aussi. Astre du jour souriant à la terre, lui souhaitant une bonne journée. A l'aurore.
Peut-être que sa rencontre avec Masataka ne lui était pas seulement négative, finalement. Elle avait trouvé comment compléter son poème. Elle eut envie de se tourner vers le mercenaire et lui dire merci. Mais il ne comprendrait pas. Elle laissa juste son sourire apparaître. Tant pis s'il le prenait pour une autre signification, peut-être en rapport avec sa dernière phrase prononcée.

Invité

Elle s'appelait donc Reflexion... Cela n'était pas un nom très courant... A vrai dire, s'était la première fois que Masataka entendait ce prénom. Il y a une première à tout... Le fait que le mercenaire dise qu'il était connu prioritairement par les combattants sembla vexer la jeune poétesse qui lui fit un petit discours. Une fois qu'elle eut terminé de parler, l'homme aux yeux rouge lui répondit, tout en essayant de parler le moins froidement possible.

" Excusez moi si je vous ai vexé. "

Le binôme marchait toujours dans les rues de la capitale de l'Empire Humain. Il venait de se rendre compte d'une chose, le mercenaire avait laissé ouvert son col haut. Lui qui n'aimait guère avoir le visage découvert, il se baladait depuis plusieurs minutes sans rien sur le visage. Il referma donc son col grâce à la fermeture éclair, ne laissant que ses yeux et ses cheveux blonds visible. Pour briser le lourd silence qui s'était installé, Masataka demanda à son interlocutrice:

" Vous exercez un métier ou êtes vous femme au foyer ? Moi je suis un simple mercenaire errant de ville en ville en espérant trouver des réponses à ses questions... "

Tout en disant cela, le jeune homme posa son regard sur la poétesse. Elle était d'ailleurs assez belle, et elle faisait certainement facilement tomber les hommes à ses pieds... Masataka aurait pu faire partit d'eux, s'il n'était pas fixé sur sa vengeance... Depuis ce soir qui changea sa vie, le mercenaire refusait tout lien...

[Excuse moi petit poste -.-]

Contrairement à ce qu'elle avait pu penser, Masataka n'était pas susceptible, du moins reconnaissait-il qu'il l'avait vexée. Reflexion s'était véritablement trompée sur son compte. Le sourire que ses lèvres avaient affiché avaient une deuxième signification à présent...
Le mercenaire referma son col, qui lui couvrit le visage jusqu'aux yeux. Avait-il froid ? Ou peur de se faire reconnaître ? Les pensées de la jeune poétesse dévièrent sur l'homme qu'elle n'avait pas vu depuis si longtemps, et qui, la première fois qu'elle l'avait rencontré, gardait son visage sous un capuchon sombre. Lui tueur à gages, Masataka mercenaire. Les combattants semblaient aimer l'anonymat. Peut-être pour se cacher de leurs ennemis ou une autre raison, elle l'ignorait.

"Vous exercez un métier ou êtes-vous femme au foyer ? Moi je suis un simple mercenaire errant de ville en ville en espérant trouver des réponses à ses questions..."

"J'erre, comme vous, mais dans l'univers des histoires et des poésies, de l'art d'écrire et de la musique... vagabondant dans les rues de Màdiil, je vis de ce que les passants me donnent, ou de ce que la nature m'accorde. Quelles genres de réponses cherchez-vous, Masataka ? Si cela ne vous dérange pas de satisfaire ma curiosité, bien sûr..."

Toujours souriante. Epanouie. Curieuse.

[Idem, mais bon, c'est mieux que rien ^^]

Invité

[Oups, j'avais pas vu que tu avais répondu xD]

Masataka regardait tout le temps devant lui, observant les alentours. Les maisons se ressemblaient toutes, les villageois semblaient tous pressés et avaient des visages sombres. S'ils sont comme cela en temps de paix, que deviendrait l'Empire Humain si une guerre se déclarait ? Un véritable cauchemar, un enfer sur terre... Lorsque la jeune poétesse répondit à sa question, le mercenaire tourna la tête vers elle. Elle racontait donc des poèmes et autres choses du genre. Elle lui demanda ensuite quels genres de questions devait trouver le mercenaire aux yeux de démon. Il y eut une petite minute de silence, avant que notre héros ne se décide à répondre.

" Lorsque j'étais enfant, ma mère a été assassiné, et mon père a été emmené comme esclave. Je veux savoir pourquoi... Et par qui... "

Le jeune homme détourna son regard du visage de la poétesse, regardant de nouveau le chemin qu'ils suivaient. Une auberge se dressait désormais devant eux. Tout ce qu'il y a de plus basique, un toit en bois et en paille, des murs en pierre et une grande pancarte avec écrit 'Auberge des Deux frères'. Masataka n'avait jamais compris pourquoi les gens donnés des noms aux auberges, aux forges et autres magasins. Il trouvait cela stupide, et complètement inutile. L'homme aux cheveux couleur paille déposa sa main droite, en partit caché par la longue manche de sa veste, et s'apprêta à entrer.

" Vous désirez que nous discutions de nous autour d'un verre ou préférez vous repartir en quête d'inspiration pour un futur poème ? "

Un léger sourire apparu aux coins des lèvres de notre blondinet préféré (auto-proclamé ^^), camouflé par son col haut. Il ressentait actuellement un sentiment... Il était aimable et se sentait bien... Tout le monde dira que cela est bien, mais non ! Il ne faut pas ! Il ne doit pas ! Comment réussir une vengeance, en éprouvant le moindre sentiment que l'on qualifie 'd'humain' ? Et s'il éprouvait de la pitié, le jour où son épée sera sur la gorge de l'homme ayant transformé sa vie ? Et s'il éprouvait de la compassion, pour les éventuels enfants des personnes qu'il tue, en pensant qu'ils seraient dans le même cas que Masataka s'il ôtait la vie à sa cible ?

"Lorsque j'étais enfant, ma mère a été assassinée, et mon père a été emmené comme esclave. Je veux savoir pourquoi... Et par qui..."

A ces mots, le mercenaire détourna les yeux de Reflexion. La quête noble qu'il soutenait toucha la jeune poétesse, qui se tut un moment pour méditer. Ce n'était pas seulement parce qu'elle comprenait que ces souvenirs devaient sûrement être durs pour Masataka, et que laisser une personne en paix à ces moments-là était important, mais surtout parce qu'elle repensait à Laurelin, sa mère adoptive. Elle n'avait jamais connu ses vrais parents, et se demandait qu'est-ce qui était le plus pire : n'avoir jamais connu ses parents ou les avoir connus, aimés pendant longtemps et les voir mourir juste sous ses yeux ? D'un côté, une potentielle quête vers la recherche de ses origines, et de l'autre, des regrets et des souvenirs qui pouvaient être durs et peut-être gâcher une vie entière.
Mais ce n'étaient que des suppostions. Reflexion n'était jamais arrivée à se mettre à la place de ces personnes au dur passé. Moments heureux, tristes, ou à bannir de sa mémoire, elle aussi en avait, mais pas autant que ces gens qui devaient sûrement y penser chaque jour de leur vie. Comme Masataka...
Elle était tellement plongée dans ses pensées que seul le son de la voix du jeune homme la ramena à la réalité, pour lui indiquer qu'ils étaient arrivés enfin à l'auberge. Il l'invita à prendre un verre avec lui pour discuter, tout en lui laissant le choix de continuer à vagabonder pour son poème. La jeune poétesse lui répondit, tout en entrant avec lui dans l'auberge :

"Rien ne m'empêche de trouver l'inspiration tout en discutant avec vous."

Ils s'installèrent à une table vers le fond de la taverne, côté comptoir. En attendant qu'on vienne prendre leur commande, la jeune artiste reprit la conversation avec le mercenaire aux yeux de démons.

"D'où venez-vous, Masataka ?"

Invité

La jeune poétesse accepta l'offre de venir boire un verre avec le mercenaire. Ils entrèrent tout deux dans l'auberge, et se mirent à une table au fond de la pièce, du côté du comptoir. L'homme aux yeux de démon fit s'asseoir son interlocutrice avant de s'asseoir à son tour, en face de cette dernière. Alors qu'ils attendaient qu'un serveur vienne prendre leur commande, Reflexion demanda au blondinet d'où il venait. Toujours à son habitude, aucune expression ne fut visible sur le visage en grande partie caché de Masataka, alors qu'une sorte de sentiment de tristesse et de colère l'envahit. Ce genre de sentiments étaient bons lors d'un combat. La colère, la peur, la vengeance... Ces choses amélioraient les compétences au combat des hommes lorsqu'ils savaient s'en servir.

" Je suis né à Kârzah. Vous devez connaitre, il s'agit de la ville la plus mal fréquentée de l'Empire Humain. "

L'Empire Humain... Une grande terre gouverné par un roi ignorant et faible... La plupart des Humains ne sortaient pas de l'Empire, comme ils aimaient appelés cet endroit. Eux qui se prenaient pour les plus forts, les plus intelligents, et les plus talentueux ne connaissaient rien du monde extèrieur... Si des villes tel que Kärzah existait, et que des choses comme le passé du mercenaire arrivait, ce n'était que de la faute du monarque ! Lorsque le groupe qui avait assassiné la famille de Masataka serait détruit, le souverain aurait à faire à la lame de notre héros. Plus il vieillissait, et plus ses pensées étaient sombres... Cela ce comprends. Un enfant traumatisé par la mort, devenu un combattant, cherchant vengeance, et n'ayant personne pour le stopper dans sa folie... Cela transformait n'importe qui en une machine à tuer, capable des pires choses pour atteindre son but.

L'homme aux cheveux paille fut alors sortit de ses tristes pensées par la voix d'un serveur. Le serveur était habillé sur son 31, et tenait un plateau dans sa main droite. L'inconnu demanda alors ce que désirait prendre les deux jeunes gens. Masataka le regarda droit dans les yeux. Le visage du serveur fut alors prit d'une expression de visage que connaissait bien le mercenaire... Celle de la peur... Tout en bégayant, le serveur redemanda s'ils désiraient quelque chose en voyant qu'il n'avait aucune réponse:

-Dé..sirez vous... Quelque... Chose ?

Le guerrier continua de garder son regard plonger dans celui du serveur, qui commençait à avoir des gouttes de sueurs sur le front. Le stress qu'il semblait ressentir, était donc aussi grand que cela ? Pitoyable... Vraiment pitoyable... Une aussi petite différence, causant autant de soucis aux gens dit 'normaux'... L'homme aux yeux rouge sang termina par répondre après une petite minute de silence.

" Un thé et des brochettes de viandes... "

Il lâcha alors l'homme des yeux, et regarda la poétesse.

" Vous prendrez bien quelque chose ? Je tiens à néanmoins à payer. "

Le serveur se relaxa lorsque Masataka retira son regard du sien. La pression redescendu dans le cœur de ce misérable petit Humain. L'ermite guerrier n'aurait jamais dû naitre Humain. Il aurait plutôt dû être un Ange, au moins eux, ne refoulait pas leurs semblables.

Kârzah.
Ville des esclaves, prison de la liberté. Cité inhumaine, potence des inocents. Et la nuit, dernier espir, dernier refuge des accusés. Dernier rêve.
Telle était la description que Laurelin avait contée à sa fille adoptive, pour faire le détour de cette ville infâme, pour l'empêcher de voir l'ignobilité des hommes à l'oeuvre, pour laisser son esprit libre, pour la protéger des marchands d'esclaves et des brigands. Par la suite, la jeune poétesse n'y était jamais allée, sa curiosité tant restée plate de ce côté-là. Des fois, elle en entendait parler, autant de bien que du néfaste, comme d'autres villes qu'elle n'avait jamais pu visiter, ni voulu spécialement d'ailleurs. Màdiil lui convenait très bien.

"Oui, je connais, mais je n'y suis jamais allée."

Le serveur vint, accompagné d'un plateau sur sa main droite. Avant même qu'il ne pusse parler, son visage prit l'expression de ceux qui semblent savoir que la vie va les quitter bientôt, que la mort, telle une ombre invisible et secrète, s'abat dans la seconde qui suit sur leur corps mortel et sans défense, d'un poignard ou la maladie emporte. Reflexion, fascinée, suivit son regard qui était posé sur Masataka, ce dernier le regardant avec des yeux glacés, bien qu'ils fussent rouges. Ou peut-être était-ce à cause de la couleur de ses yeux, justement, que le serveur se trouvait dans un état de transe et de peur. De surprise et de crainte.

"Dé..sirez vous... quelque... chose ?"

La jeune poétesse était surprise, elle aussi. Des larmes de sueur étaient apparues sur le front du jeune homme, sur ses joues, sur son menton. Elle avait envie de dire à celui-ci qu'il n'avait rien à craindre, mais sa question la ramena, elle aussi, à la réalité. Masataka lui dit qu'il payerait sa commande. Il émanait de lui, d'un côté, de la crainte et du respect, et de l'autre face, de la générosité. Que penser ? Ce fier mercenaire rendait apeuré un simple serveur de taverne d'un regard, tandis qu'il proposait à une jeune poétesse pacifique de payer son repas. Deux facettes d'une même personne. Mettait-il la plus agréable en valeur seulement pour les femmes ? Possible. Reflexion sourit. Elle, elle n'avait pas peur. Elle était juste fascinée.

"Je prendrai juste une pomme."

Reflexion n'avait pas décliné l'invitation de Masataka à payer son repas, car sa bourse était plus légère que d'habitude, ces derniers temps. Cette proposition venait du Ciel lui-même. Dès que le serveur fut parti, elle lui demanda :

"Les gens réagissent-ils toujours ainsi en voyant vos yeux ?"

[Scuuuuuse du retard, j'avais lu la réponse mais j'avais oublié que jdevais répondre ensuite >_<]

Invité

[Désolé du retard, j'avais perdu l'adresse du forum...]

Alors ainsi, la jeune poétesse connaissait la ville natale du mercenaire endurci. Pas vraiment la ville idéale pour élever des enfants et vivre tranquillement. Reflexion ne commanda qu'une simple pomme au serveur qui repartit aussi vite qu'il était arrivé. La jeune femme lui demanda alors si tout le monde réagissait comme le serveur.

" En effet, rare sont les gens ne craignant pas un homme aux yeux de démons. De toute ma vie, seul une poignée de personnes n'ont pas eu peur, et la plupart était des femmes... "

La réaction des êtres-vivants de ce monde était assez compréhensible. Rien qu'en ressentant l'énergie de Masataka, on pouvait déjà avoir des sueurs froides. Une énergie aussi oppressante et dévoilant la rage et la colère que ressentait le jeune homme était rare... Son visage n'exprimait aucune émotions, mais son aura elle ne montrait que la face obscure du guerrier.

" D'un côté je les comprends. Mon visage n'affiche aucune expression, l'aura que je dégage est oppressante et mes yeux rappellent ceux des redoutés Démons. "

Le serveur arriva de nouveau, son plateau chargé des commandes des deux jeunes gens. Il déposa la pomme devant la poétesse et le thé ainsi que les brochettes de viande devant Masataka qui ne tourna même pas la tête vers l'homme. Ce dernier parla de nouveau en bafouillant.

-Ce..la.. Fera...15yens

L'homme aux yeux de démon fouilla dans sa poche et en sortit un billet qu'il tendit au serveur qui le prit avant de partir. Les Humains étaient vraiment pitoyables... Plus Masataka vivait et plus il les détestait, alors qu'il était lui même un Humain. Avide de pouvoir et d'argent, effrayé par tout ce qui les dépassent... Ils ne s'entendaient même pas entre eux, et cela emmenait à des guerres, où périssait des milliers de soldats et de civils innocents.

[bon j'connais pas le nom de l'argent sur ce forum alors je mets les yens XD]

[Promis, à partir de maintenant je posterai plus rapidement, mais j'étais pas là pendant les vacances aussi, fin presque ^^]

"D'un côté je les comprends. Mon visage n'affiche aucune expression, l'aura que je dégage est oppressante et mes yeux rappellent ceux des redoutés Démons. "

"En effet, il n'est pas rassurant d'avoir un visage de glace en face de vous. Votre expression n'exprime rien, ce qui laisse un mystère total sur vos pensées et vos émotions, et généralement, les gens aiment savoir quelle réaction a eu telle ou telle personne à telle ou telle phrase, pour connaître l'effet qu'ils ont eu sur vous. Ca les frustre de penser que vous ne ressentez rien."

Le serveur vint, coupant Reflexion dans son discours, et déposa sur la table les brochettes, le thé et la pomme commandés. En annonçant le prix des plats, sa voix tremblait comme avant, bafouillait, faillit se tromper de prix, se reprit de justesse, le temps que Masataka lui donne l'argent, puis il s'en alla le plus rapidement qu'il put. Le jeune mercenaire avait forcément du rappeler quelqu'un à ce serveur, pour qu'il soit aussi affolé... ou pas. La raison qui le rendait soudainement si poltron rendit curieuse la poétesse, qui suivit du regard le serveur jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière le comptoir. Pendant ce court laps de temps, ses yeux s'étaient mis à faire divers arc-en-ciels, un entrelacs de plein de couleurs, qui tournaient, tourbillonaient, dévoilant à ceux qui connaissaient son pouvoir ce qu'elle était en train d'effectuer.
Des milliers d'images derferlèrent à toute vitesse dans l'esprit de Reflexion, qui choisit celle qui l'intéressait le plus. Son choix tomba sur un visage dur, impénétrable, et sur un paysage glauque, un cimetière par un soir de printemps, où il devait sûrement faire froid, et où la nuit semblait être un piège, en compagnie de sa cousine la brume épaisse.

"Ils sont morts, Reven. Je n'y pouvais rien. Je suis désolé. Je compatis sincèrement."

"Vous pouviez les sauver, saleté de médecin ! Vous le pouviez ! Et vous n'avez pas voulu ! Tout ça à cause de quoi ? Un ingrédient inconnu de tous les aventuriers et qui se situe à l'autre bout du monde ! Mon oeil ! Je vous hais, Grimm, je vous hais !"

Un visage froid, qui n'exprimait réellement aucune compassion, devait être le médecin au nom de Grimm. Les tombes devaient être celles de la famille de Reven. Et l'ambiance qui traînait dans l'air devait sûrement être un mélange de colère, d'indifférence et de tristesse. Un joyeux cocktail, en somme.
Et Reflexion comprit pourquoi l'expression du mercenaire rendait si intéressante la réaction du serveur. Elle coupa la communication avec l'esprit de ce dernier, ses yeux redevinrent normaux, et elle se tourna vers Masataka, un sourire triste aux lèvres.

"Bon appétit. Mais je pense aussi que chaque réaction a sa cause. Ce serveur avait peur de vous car votre visage lui rappelait celui de quelqu'un d'autre qu'il détestait, pour des raisons justifiées. Peut-être était-ce également le cas d'autres personnes que vous avez rencontrées... on ne sait pas tout. Mais je peux vous dire que vous ne me rappelez personne en particulier. Ce doit être pour cela que vous ne m'effrayez pas."

Sur ce point, elle mentait quelque peu, sans faire exprès, puisqu'elle parlait du côté négatif de la chose. Reflexion croqua un bout de sa pomme, juteuse comme il le fallait et d'une belle couleur.

"On ne devrait pas juger les gens tant qu'on ne connaît pas leur passé et leur vie. Vous en pensez quoi ?"

Invité

[Désolé de l'attente mais je n'ai pas beaucoup de temps à cause des cours Razz

]

Masataka était attentivement les paroles de son interlocutrice. Des personnes comme cette jeune femme était rare dans ce Royaume. La plupart des êtres Humains jugeaient les gens sur leurs apparences ou leurs croyances et ne regardaient pas au fond des choses. Seul une ou deux personnes s'étaient déjà interressé à notre blondinet autre que pour un contrat. Comme beaucoup, le mercenaire avait été traumatismé lors de son enfance par la guerre et le meurtre de sa mère. A cette époque, le jeune homme n'avait pas compris pourquoi cela lui arrivait... Maintenant qu'il connaissait la vérité sur la raison de cette atrocité, il comptait bien atteindre son unique but... La vengeance... Il laissa une courte pause de quelques secondes avant de répondre à Reflexion qui lui avait posé une question.

" Je suis d'accord avec vous, malheureusement très peu de personnes sont du même avis. Pour ma part, cela ne me dérange pas... "

En effet, qu'importe les pensées des gens qui l'entourait, l'homme aux yeux de démon s'en fichait. Etre aimer ou non, être effrayant ou non, être un tueur ou non... Voila des choses qui importait peu à notre sombre héros. Seul son but était important, la population de l'Empire Humain pouvait être entièrement décimé dans ce but, cela n'empêcherait pas Masataka de dormir... Un homme protégeant sa famille est dangereux, mais un homme protégeant son honneur et cherchant vengeance est encore pire.

" Pour certains les liens rendent forts et courageux. Pour d'autres, il s'agit de la marque des faibles. Moi je dis que les liens ne sont bons que jusqu'à ce qu'on les perdent... "

Une phrase simple, et pourtant exprimant toute les principes de notre guerrier. Les liens peuvent rendre heureux quelques temps, mais cela débouchera automatiquement sur de la tristesse. Même si les personnes que nous aimons ne meurent pas par la main d'un autre Humain, ils mourront forcément un jour ou l'autre d'une mort naturelle... Dans tout les cas, leurs morts engendrera de la tristesse.

" Comme moi, en nombre sont ceux qui refuse désormais le moindre attachement, de peur d'avoir de nouveau le coeur réduit en morceaux. "

[Mon excuse... manque d'inspi to-tal, j'espère que ça ira mieux à partir de maintenant ^^]

Le morceau de pomme prit brusquement un goût amer dans la bouche de la jeune poétesse, qui ne put s'empêcher d'afficher une petite mine de dégoût, qu'elle tenta néanmoins de dissimuler immédiatement aux yeux de son interlocuteur. Elle médita quelques instants sur les propos qu'il venait d'émettre : les liens étaient bons jusqu'à ce qu'on perde la personne concernée... alors cela valait-il vraiment le coup d'aimer ? Selon Masataka, la réponse était non. Selon Reflexion, elle était tout autre, et encore en cours de raisonnement. Déjà un an qu'elle avait vécu une passion, éphémère en apparence mais encore présente dans son cœur. Elle ne l'avait jamais regrettée, bien qu'elle en souffrît à chaque fois qu'elle y pensait. D'une relation ne restaient que des bribes de souvenirs et d'émotions qui ne demandaient qu'à être revécues un jour ou l'autre... mais ce à quoi elle se refusait, au moins pour le moment.
Le regard dans le vague, la poétesse posa sa pomme inachevée sur la table, tout en demandant, d'un ton léger laissant deviner que ses questions n'attendaient pas de réponse particulière, encore à Masataka :

"Pourquoi avoir peur de perdre les êtres qui nous sont le plus cher ? Du moins, pourquoi en avoir peur à chaque moment de notre vie ?"

Reflexion laissa un court silence achever sa phrase, puis elle enchaîna en relevant ses yeux vers le mercenaire :

"Je pense qu'il faut reconnaître et profiter de tous ces instants de bonheur qui vous, nous, à tout le monde, sont offerts chaque jour, même les plus infimement discernables mais néanmoins importants, sans douter du futur, car c'est là que vous trouvez votre raison d'être dans ce monde, autre que le désir de venger une famille dont la mort de l'ennemi ne la fera pas revivre."

Son regard était devenu presque aussi sévère que celui de Masataka, mais elle le remarqua et l'effaça pour le remplacer par des yeux exprimant une compassion profonde, s'ayant aussi rendu compte de ce qu'elle venait de dire. Certes, elle avait dit qu'il ne fallait pas douter du futur, mais elle doutait de la réaction du jeune homme face à ses mots.