Songes inutiles [Libre]

Le silence régnait en maître sur la grande plage de sable blanc ,seulement troublé par le doux clapotis des vagues. Le soleil se couchait et déclinait à l'horizon ,baignant le paysage d'une teinte sanglante et sombre mais qui restait tout de même agréable. Zéphyra avait beaucoup eu d'échos sur cette plage, comme celui duquel on était censé y trouver des
sirènes. Pourtant à cette heure tardive elle semblait être seule ici .

En cette instant, la jeune humaine errait sous sa forme de louve, ombre blanche au poils fin ou le vent du large aimait se perdre. Il semblait jouer dans son pelage, silencieux. Ce paysage était considéré des yeux de la louve comme un endroit mort; un endroit ou la vie n'était pas à cette heure. Même les oiseaux du larges n'était pas au rendez vous et aucun poisson ne se montrais à la surface.
S'approchant de l'eau, la grande louve blanche lapa une gorgé qu'elle avala avec dégout. Elle n'avait jamais vu la mer dans sa jeunesse, et seul quelques personne lui en avait parlé. Avançant de quelques pas dans l'eau ,la louve leva la tête et huma l'air à la recherche d'une odeur mais les senteurs fortes du larges et du sel brouillait son odorat fin et lui piquait son museau délicat.

Prise d'un élan de liberté, la louve fit quelques pas ,puis, longeant l’océan, elle accéléra l'allure et se mit à galoper dans l'eau .Sa silhouette fine parcourut une longue distance au bord de la mer, ignorant la fatigue qui la tenaillais, fatigue dut à sa longue marche de plusieurs jours pour quitter la cité humaine.
Après plusieurs minutes de course insensée sur la plage de sable blanc, la louve s’arrêta et se coucha sur le flan, son fin museau tourné vers le ciel et ses yeux bleu, presque noirs et glacials posés sur la lune. Un long hurlement mélodieux s’échappa de sa gorge, un hurlement qui ne signifiait pas grand-chose si ce n’est l’envies de s’exprimer ,l’envies d’exister dans un monde ou nous ne somme tous que des êtres sans importance.

Un instant l’animal blanc resta immobile, puis sa silhouette se troubla et repris une apparence humaine. La jeune femme était vêtue de noire et assise sur le sable, de long cheveux blanc ondulant dans le vent. Repliant les jambes contre son corps, elle posa ses bras en croix sur ceux-ci et fixa pensivement l’horizon de ses yeux presque noirs. Une pensé pour son frère lui effleura l’esprit, mais pas de pincement au cœur, pas de tristesse…Voilà bien longtemps qu’elle avait banni ces expressions de son lexique sentimental. Elle considérait l’inquiétude, la tristesse et l’énervement comme des sentiments existentiel et la nostalgie comme un songes sans importance. Un songe inutile…

Un léger bruit tira soudain Zéphyra de ses pensées et elle observa du coin de l’œil les alentours, se demandant si ce qui allait arrivé était ce qu’elle cherchait ici ou non…

Depuis peu, les gens ne ressentaient plus de haine envers quiconque, ils n'avaient plus aucun désir de vengeance, comme si la paix régnait partout... La paix... Chose répugnante qu'elle était, privant le monde du sang déversé sur les dalles des cités, des hurlements poussés quand une lame traversait la peau pour venir lacérer les organes, des larmes pleurées par les victimes qui retombaient sur le sol, se mélangeant à la poussière et au sang...

Cette paix qui l'avait privé, lui, seul ange sanguinaire connu depuis des années, de son gagne pain, du bonheur ressenti lors de la mort des "innocents" qui ne voyaient pas la faucheuse arriver discrètement dans leur dos, faux à la main.

C'était avec ces pensées qu'Ascheriit avançait lentement au bord de l'océan qui se profilait devant lui, ses empreintes de pas laissées dans le sable fin. Il était venu ici afin de s'éloigner du monde, de la population étouffante que l'on trouvait un peu partout. Les gens disaient qu'il valait mieux éviter de s'approcher de l'eau, car c'était là que l'on trouvait les sirènes, celles maudites par l'océan et ses profondeurs, celles qui ne peuvent pas contrôler leurs envies dès que de l'eau était versée sur la moindre parcelle de leur peau. En un sens, c'était peut-être les plus maudites parmi les Lycanthropes, les Démoniaques et elles.

Le jeune homme n'en avait jamais rencontrées, et il ne le désirait pas particulièrement, mais s'il en croisait une, cela pourrait être une expérience intéressante...

Il continua à marcher pendant un moment, tête baissée, perdu dans ses pensées. Puis il s'arrêta, trouva une petite pierre et la lança dans l'océan. Le galet ricocha deux ou trois fois, puis il s'enfonça dans l'eau. Les gouttelettes projetées retombèrent silencieusement, puis les vagues vinrent balayer la plage à quelques centimètres des pieds de l'Ange. Le remoud des vagues le replongea dans ses pensées. Il les compara aux gens que l'on croisait dans les rues, les gens basiques qui ressentaient tous les sentiments. Ceux qui s'écartaient de lui quand il passait par peur, et qui venaient ensuite lui demander la mort d'un de leurs ennemis, de leur frère pour une question d'héritage, ou de leur meilleur ami par simple traitrise. Des êtres minables incapables d'accomplir la sale besogne de leurs propres mains. Mais pourquoi le feraient-ils? Les tueurs à gages étaient là pour ça, voyons... Il était là.... Pourquoi les simples gens n'ayant rien à se reprocher iraient se salir les mains avec du sang alors que des êtres étranges et peu fréquentables pouvaient faire le travail à leur place?

Ascheriit leva une main, puis sortit ses ailes une fraction de secondes après. La vitesse à laquelle elles s'étaient déployées était impressionnante, et quelques plumes noires de jais se déposèrent délicatement sur le sol. Ses ailes et ses cheveux du même noir suivaient le rythme du vent, qui se faufilait entre les plumes. La caresse d'une brise sur son visage était une des rares choses qui emmenait le jeune homme "ailleurs". Il était en harmonie avec les vents, et écarta légèrement les doigts de la main levée.

Oh oui ,un monde de paix bien répugnant au yeux de l'ange sombre tout autant qu'aux yeux de la jeune Démoniaque.La haine disparaissait et le ''travail'' d'assassine de Zéphyra par la même occasion; voilà quelques semaines qu'on ne lui avait point demandé de tuer et ses vivres s'amenuisaient sans cesse. Mais voilà enfin un avantage à sa forme lupine ,en plus d'être discrète ,la louve était une chasseuse hors paire et ne souffrait jamais du manque de nourriture grâce à sa faculté à se nourrir de gibier ou encore quand l'occasion se présentait , de chair humaine. La jeune Démoniaque en elle même ne raffolait pas spécialement de la viande crue mais l'instinct du loup ne la faisait pas hésiter devant une chair encore chaude et sanguinolente.

La pitié envers qui que se soit ,animal ,humain ou encore autres créatures bipèdes n'avait jamais effleurée l'esprit de la jeune humaine. L'injustice la touchait encore moins ainsi que tout autres sentiments se reprochant d'une sorte de faiblesse . Ce manque de sentiments avait parfois tendance à la blaser, non qu'elle enviait ceux qui savait aimer, mais quand on est dépourvu de tout cela la vie devient vite ennuyante et morne; De ce fait ,elle tuait plus pour défendre ses principes, presque pour occuper ses trop paisibles journées. La seule chose qui la faisait encore ressentir quelque chose était de sentir l'âme d'un être s'échapper de son corps après plusieurs longues minutes d'agonies.

Se couchant un instant sur le dos sur le sable blanc, elle croisa ses mains derrière sa tête et observa le ciel en silence. Le soleil continuait de décliner doucement à l'horizon, n'étant à présent plus qu'un fin croissant de lumière allant se noyer dans l'immensité de la mer.
Si maintenant que j'y pense...La liberté: voilà un sentiment, un besoin que la jeune Démoniaque ressentait. Toujours elle avait le besoin de se sentir libre de toute chaines, de se savoir comme le vent ,intouchable et indomptable. Cette liberté était la seule chose qu'elle désirait plus que tout...

Se relevant après quelques instants d'immobilité, elle se mit debout d'un geste souple et posa une main sur la dague accrochée à sa ceinture. Geste bien inutile car quelques instants plus tard sa silhouette se brouilla et laissa à nouveau place à sa forme animale. La grande louve blanche observa les alentours de son œil précis et ne tarda pas à voir plus loin une silhouette sombre. Prenant une allure souple et allante, mais sans pourtant montrer de réelle curiosité, elle commença à s'approcher.

De plus près, Zéphyra put apercevoir un ange aux ailes noires dont l'esprit semblait porté ,apaisé par la brise. Plus la grande louve s'approchait ,plus son pas se faisait discret et plus lent jusqu'à ce qu'elle n'arrive qu'à une dizaine de mètres d'une allure presque féline ,tel un tigre épiant sa proie.
Ses yeux bleu-noirs ne se détachèrent pas de l'inconnu tandis qu'elle s'immobilisa presque et commença à décrire un cercle autour du Démoniaque. Encore quelques pas silencieux laissant derrière elle des empreintes canines au griffes étrangement longues ,puis elle ralentie à nouveau,la tête au niveau des épaules et ses crocs mortels comme des lames de rasoirs légèrement dévoilés.

Sa réaction de s'approcher ainsi sous une forme qui cachait sa véritable identité était certainement dut à une once de curiosité que l'ennui faisait croitre malgré elle. Sur ses gardes pourtant, son instinct sous sa forme de louve lui dictait la prudence et la fuite tandis que l'esprit humain de Zéphyra lui dictait plutôt la neutralité et l'agressivité.

Une contradiction d'instincts premiers parfois difficile à contrôler mais que Zéphyra avait sut dompter au fil du temps et c'est grâce à ce contrôle de son esprit que la grande louve blanche finie par s'arrêter...Le vent jouant dans son pelage et ses yeux sombres ne quittant pas un seul instant l'inconnu dont l'aura semblait encore plus meurtrière que la sienne.

Toujours le visage face au vent, à l'océan, l'Ange laissait ses cheveux flotter avec la brise marine, ses ailes noires suivant le même mouvement, comme s'ils se mouvaient à l'unisson. Ses yeux mi-clos, il suivait le lent déplacement des nuages qui se profilaient au loin. Il ne pensait plus à rien, il se laissait bercer par cette douce mélodie zéphyrienne. Un moment, il resta comme cela, et seul le mouvement des plumes et des mèches noires de jais trahissait une vie dans ce corps immobile. Depuis combien de temps n'avait-il pas ressentit cette sensation d'être enfin serein, enfin complet?

Un très léger bruit vient interrompre la plénitude de son âme. Sans bouger la tête, l'Ange ferma complètement les yeux, ce qui lui permettait de ressentir, de "voir" le moindre mouvement autour de lui. Un animal s'approchait... Le pas d'un félin, mais la nature d'un canidé... Une aura étrangement meurtrière...

Ascheriit ouvrit les yeux, puis tourna sa tête vers la bête. Un pelage blanc de neige, des yeux profonds, entre le bleu et le noir. Un animal magnifique, qui n'avait rien à faire dans ces contrées. Subjugué, le jeune homme s'accroupit, puis tendit une main vers le loup... Ou plutôt la louve, si son intuition était bonne. C'est d'une voix douce qu'il s'adressa à elle.

"Salut toi... Qu'est-ce qu'une merveille comme toi fait dans le coin? Ce n'est pas vraiment la région d'où tu viens, non?"

L'Ange savait très bien qu'elle n'allait pas lui répondre, à moins qu'un miracle se produise, mais il ne pouvait s'empêcher d'admirer la beauté d'une telle créature. A quand remontait la dernière fois qu'il s'extasiait devant un être vivant? Il n'arrivait pas à se rappeler, tellement cela était vieux pour lui. Il se surprit à sourire, ce qui était de plus en plus rare, puisque de moins en moins de gens mouraient sous sa lame...

Doucement, il commença à approcher sa main de l'animal, puis il effleura son oreille et le dessus de sa tête. Il espérait qu'il ne se jetterait pas sur lui, car il pouvait très bien y perdre sa main, et facilement, rapidement. Bien que l'idée de voir du sang répandu sur le sable fin de la plage l'enchantait, s'il perdait ce membre là, pour le boulot, c'était fini...

"Je ne te veux pas de mal, ne t'en fais pas..."

Ascheriit chuchotait. Il s'assit complètement, ses longues ailes noires de jais laissant des sillons dans le sable à chaque fois que le vent jouait avec les plumes. L'Ange retira sa main, puis se remit à fixer l'horizon. Curieusement, bien qu'il n'aime pas vraiment les animaux, il se sentait à l'aise avec cette louve. Comme si elle lui rappelait quelque chose. Comme si elle lui était familière. Peut-être que son aura ressemblant vraiment à la sienne le rassurait, le mettait en confiance. Quoiqu'il en soit, le jeune homme soupira.

*Voila que je me mets à parler aux animaux...*

Il jeta un coup d'œil en direction de l'animal, puis se retourna.

La grande louve blanche ne quitta pas un seul instant l’Ange de ses yeux de saphir froid mais ses crocs légèrement dévoilés par la méfiance furent très rapidement recouvert à nouveau par ses fines babine blanches,ne laissant alors plus paraître aucun signe d’agressivité .
L’aura meurtrière de l’inconnue avait presque tendance à la rassurer qu’à lui faire éprouver un désir de tuerie, bien que celui-ci était et avait toujours été présent à la vue d’un humain, d’un ange ou encore bien d’autre créature. Pourtant l’idée seule de s’attaquer à cet individu là ne l’a traversa qu’un seul et petit instant avant de disparaître pour laisser place à une curiosité plus ou moins marquée.

Lorsque l’Ange s’accroupie, elle fit un pas méfiant en arrière, ses muscles tendus par cette méfiance profonde qui était inscrit dans l’instinct premier du loup. Ses oreilles se penchèrent un instant vers l’arrière puis revinrent à une position plus neutre lorsqu’elle écouta les paroles de l’inconnu. Le regard sombre de Zéphyra se posa un très court instant sur la main tendus vers elle, et elle avança lentement d’un pas, son échine légèrement hérissé par la vulnérabilité de sa situation. Elle profita du peu de distance qui l’a séparait de l’Ange pour analyser plus précisément l’aura qu’il dégageait ; elle était sombre, meurtrière, si semblable à la sienne qu’elle en déduit que cet Ange là avait fait le choix de s’adonner au mal et qu’il était probablement- vu son apparence et ses yeux aussi sombre –un Démoniaque.

"Salut toi... Qu'est-ce qu'une merveille comme toi fait dans le coin? Ce n'est pas vraiment la région d'où tu viens, non?"

Un instant, Zéphyra faillit entrer en contact avec l’esprit de l’Ange pour lui répondre, mais elle se ravisa en quelques secondes et se dis que le silence valait parfois mieux que toutes les réponses qu’elle aurait put donner à cette question. Bien sur qu’une louve blanche aurait plus eu sa place au sein d’un forêt enneigé, mais Zéphyra appréciait d’avantage à son esprit humain ,un brise douce qu’un blizzard glacial.

Un frisson parcourut le dos souple de la louve lorsqu’il effleura le dessus de sa tête. Cette apparence était bien sensible, chaque parcelle du corps de la bête ressentait bien plus les moindres petits évènements extérieurs que sa forme humaine. Elle ne bougea pourtant pas, malgré que l’instinct de morsure voguait dans son esprit ; si bien que si l’aura de cet inconnu avait été différente elle lui aurait certainement planté ses crocs dans la chair de sa mains et aurait réduit les os et tendons en miettes.

"Je ne te veux pas de mal, ne t'en fais pas..."

Sans réfléchir, Zéphyra détourna le regard vers l’horizon et se permis de faire un léger détour dans l’esprit de l’ange. Ne touchant pourtant pas à ses pensés ni a ses souvenirs, elle si glissa juste assez pour qu’il entende sa pensé.

*Ton aura meurtrière laisse plutôt penser le contraire de tes paroles, pourtant…*

La voix qui résonnait doucement dans la tête de l'Ange était sans doute cette qu'avait Zéphyra sous son apparence humaine ; elle n'était pas agressive mais d'une neutralité poussée ,mélangeant douceur et froideur.Se relevant la louve blanche leva un instant sur museau fin vers le ciel et huma les odeurs que le vent lui apportait ,puis elle reposa son regard sur l’Ange ,le dévisageant sans ce soucier que ce geste soit mal prit ou non.

*Qui es-tu ? *

*Ton aura meurtrière laisse plutôt penser le contraire de tes paroles, pourtant…*

A ces simples mots, l'Ange sursauta discrètement, mais véritablement. Un moment, il chercha la provenance de la voix féminine qui s'était adressée à lui. Puis, il regarda la louve, les yeux écarquillés. Était-il possible que..? C'était même plus que certain... C'était elle qui lui avait parlé. Était-elle vraiment un simple animal? Plus si sur...

Ascheriit continua à la fixer, tandis que la louve continuait de lui parler en se faufilant dans son esprit, comme quand lui avait l'habitude de le faire...

*Qui es-tu ? *

Quand elle lui posa la question, l'Ange sourit.

"Techniquement, c'est plutôt à moi de poser la question... Mais bon, on ne va pas faire une crise..."

Le jeune homme soupira. Un animal n'avait pas besoin de tout savoir de lui... Au pire, elle lui demanderait d'approfondir, mais il n'en parlerait pas comme ça.

"Mon nom est Ascheriit Fenrir. Je suis un Ange, -Son sourire devient étrange à ce moment là- enfin plus ou moins. Tueur à gages, à la recherche d'un client... Et aussi âme en perdition. Quand à toi, je peux savoir qui tu es réellement?"

"Âme en perdition", c'était de plus en plus le cas de le dire. Étrangement, il commençais à ne plus comprendre personne, par à cause de leur langue, mais à cause de leur mentalité. Il était vrai que la sienne n'était pas vraiment la plus basique, mais avant, il arrivait à s'adapter à tout type de requêtes. Cela devenait de plus en plus difficile, sans qu'il sache pourquoi. Oui, le monde changeait, et lui restait tel qu'il était, tel qu'il avait grandit. Encore une fois, ses rêveries l'arrachèrent de ce monde.

Depuis qu'il était jeune, ses parents l'encourageaient quand il se battait à l'école, ils lui donnaient toujours raison, quelle que soit la violence dont il faisait preuve. Il avait toujours vécu dans le sang, dans les plaintes et dans la mort. Alors, en grandissant, il s'était abandonné complètement, ne cherchant pas à s'enfuir de cette ambiance morbide et malsaine. Il était peu à peu devenu ce qu'il était actuellement, ne regrettant rien. Mais s'il n'avait pas grandit dans cette famille? Si elle avait été toute autre, comme celle des autres Anges, pacifiques et innocents -Innocents? Non, jamais ils ne le seraient. Car c'était eux qui demandaient à la Mort de prendre les âmes. C'était eux qui faisaient alors semblant de rien, payant juste ce qu'ils devaient. D'un côté, ils étaient pire que lui...-? S'il avait grandit ailleurs, parmi les Humains?

Ascheriit était convaincu que quelle que soit l'origine des gens, ils seraient toujours les mêmes. Comme si les âmes ne se servaient des corps que pour pouvoir accomplir ce qu'elles désiraient. Alors, même s'il était né autre part, il serait devenu celui qu'il était, à quelques exceptions près.

Clignant des yeux, il reporta son attention sur la louve, qu'il avait presque oubliée. Cette fois-ci, c'était à son sujet qu'il débattait intérieurement. Pourquoi ne ressentait-il pas de méfiance, de haine -naturelle chez lui, quelle que soit la personne en face de lui-? Pourquoi son aura était-elle meurtrière au point de lui paraître connue? Seule elle pourrait y répondre...

La grande louve blanche s'assit sur le sable à quelques mètres de l'Ange et posa son
regard bleu sur l'horizon, les yeux légèrement plissés à cause de la brise douce qui
venait de l'océan.

"Techniquement, c'est plutôt à moi de poser la question... Mais bon, on ne va pas
faire une crise..."

Les paroles de l'Ange ne déclenchèrent aucune réaction chez Zéphyra ,certes ,ont allait
pas se braquer la dessus, surtout que pour elle ; elle était en droit de poser toute les
questions qu'elle voulait sans pour autant forcer la personne à répondre. Elle ne vivait
sous l'emprise d'aucune lois si bien que même la politesse était devenue pour elle une
sorte de contrainte sans importance.

"Mon nom est Ascheriit Fenrir. Je suis un Ange, enfin plus ou moins. Tueur à gages,
à la recherche d'un client... Et aussi âme en perdition. Quand à toi, je peux savoir qui
tu es réellement?"

Après ses dernière paroles ,le nommé Ascheritt sembla se perdre dans ses pensées et
un long silence s'en suivis pendant lequel la jeune humaine ne dis pas un mot non plus.
Il était un ange, ou comme il l'avait dit ''plus ou moins'' car son aura était bien plus
sombre que celle d'un ange normal. ''A la recherche d'un client'' ,tiens ,c'était aussi le
cas de Zéphyra ,les gens changeait ,la paix régnait...Et voilà les deux seule chose qui
suffisait à la mettre de mauvaise humeur. Pas de travail ,un ennuis profond ,des
errances sans but... La louve soupira doucement, un souffle glacé passant entre ses
crocs et allant se meler à la douceur ambiante.

Elle se decida enfin à répondre après plusieurs minute de silence.

*Kristane Zéphyra, Assassine. Je suis...Une humaine si l'ont peut dire ça comme cela et même si plusieurs idéaux me différencie de mes semblables.*

Se relevant doucement ,la louve s'ébroua ,faisant danser son pelage de neige puis
reposa son regard sur l'Ange au cheveux noirs. Ses yeux le dévisagèrent un long
moment puis elle se mit à marcher d'un pas silencieux sur le sable, sa truffe noire
humant l'air et le sable. Une petite bourrasque de vent se leva et fit voleter les plumes
que l'Ange avait perdus sur le sable. L'une d'elles s'éleva dans l'air ,semblant attirer
l'attention de la louve blanche qui se recroquevilla un instant avant de bondir et de
refermer ses crocs sur l'objet noir. Elle se réceptionna sur le sol souplement et laissa
tombé la plume brisé en deux sur le sol.

* Tu est un Démoniaque? *

S'asseyant à nouveau sur le sable ,la louve resta un instant à la regarder puis sa
silhouette se brouilla pour redonner forme à son apparence humaine ,accroupie sur le
sable. La jeune humaine avait ce même regard bleu sombre que la bête et des
cheveux du même blanc que son pelage, tombant sur ses épaules jusqu'au milieu de
son dos. Elle était vêtue entièrement de noir, une longue cape la protégeant du vent
mordant de la plage. Passant une main sous celle ci ,elle posa instinctivement sa main
sur une de ses dagues, par méfiance et certainement aussi ,par instinct.

Depuis un moment déjà, il ne pensait plus à rien, se contentant de regarder l'horizon. Il sentait la brise caresser son visage, se faufiler entre les plumes, car ses ailes étaient une extension de lui même, car elle étaient comme ses bras ou ses jambes. Il ressentait le moindre frôlement, la moindre caresse que les plumes supportaient. Pourtant, même ce vent ne l'emmenait plus nul part... Nostalgie? Mélancolie? Il ne savait pas, mais à ce moment, il ne ressentait plus rien...

Puis, la louve soupira, et elle répondit.

*Kristane Zéphyra, Assassine. Je suis...Une humaine si l'ont peut dire ça comme cela et même si plusieurs idéaux me différencie de mes semblables.*

Une Humaine? Réellement? L'Ange savait bien qu'elle n'était pas seulement animale, mais de là à ce qu'elle soit comme tout ces petits êtres insignifiant, au plus basique du dévellopement des être vivants... Comme eux? Non plus... Elle était différente. Cela, il le pensait en la fixant.

Il baissa la tête, puis soupira... Pourquoi se posait-il autant de questions? Il se parasitait, tout simplement... Cela ne lui servait à rien, alors pourquoi? Il ne le comprennait pas, mais la réponse était simple... Comme un papillon attiré par la lumière, il était attiré par cette aura si peu commune, dont il connaissait maintenant la raison... Il avait besoin de comprendre, besoin de retrouver tout ce qu'il avait perdu... Alors, indéniablement, il se dirigeait vers elle.

Sans qu'il le remarque vraiment, la louve avait attrapé une des plumes qui avaient volées avec ses crocs, et l'avait brisée. Une chose aussi fragile n'aurait pu tenir face à un coup si brutal. Un pincement au cœur, puis plus rien.

* Tu es un Démoniaque? *

Ascheriit regarda le changement de forme de la louve, devenant peu à peu Humaine. A en croire son visage, elle était plus jeune que lui. Pas de beaucoup, mais assez pour qu'il ai une connaissance légèrement plus importante en ce qui concernait le monde dans lequel ils vivaient tout deux. Tout en la fixant, il réfléchissait à la question qu'elle venait de lui poser... Ses cheveux noirs ébène tombèrent devant l'un de ses yeux.

"Effectivement... J'ai donné mon âme au mal, mais je n'ai ni maître, ni dieu... En tout cas, je suppose qu'être démoniaque est un atout pour un métier comme le mien... Je suppose que tu l'es aussi..."

C'était rare qu'il parle autant de lui à quelqu'un, et qu'il veuille connaitre une personne comme cela.

Encore accroupie sur le sol, Zéphyra se redressa d’un geste souple et lent et laissa le
vent faire onduler ses longs cheveux. Ses gestes était discrets, silencieux de nature et
ses cheveux blancs comme la neige avait plutôt tendance à attirer l’attention car elle
n’était pas albinos ni âgée et peu d’humain avaient, à cet âge, des mèches si claires.
Non pas qu’une apparence de louve sois vraiment plus discrète, il fallait tout de même
avouer qu’un loup est bien plus silencieux et furtif qu’un homme ,se glissant derrière sa
proie pour lui briser la nuque d’un coup de crocs. Voilà pourquoi Zéphyra ne regrettait
pas un seul instant d’avoir eu le dont d’une deuxième apparence.

"Effectivement... J'ai donné mon âme au mal, mais je n'ai ni maître, ni dieu... En
tout cas, je suppose qu'être démoniaque est un atout pour un métier comme le mien...
Je suppose que tu l'es aussi..."

Un instant de réflexion… Oui, pourquoi était-elle ainsi ? Hum…Aucune idée, sûrement
pour fuir tout ses Dieux,toutes ses religions inutiles qui faisait passer le meurtre pour
quelque chose d’absurde. Non, elle gagnait sa vie en tuant, peut être même qu’elle
rendait service, car comme il lui arrivait souvent de le penser : Tout le monde meurt un
jour…Ce n’est qu’une question de temps. Nous sommes tous destiné à mourir, seul les
circonstances décident de quand notre âme s’envolera.

‘’ Ton aura est similaire à la mienne ,tu suppose donc bien ,j’ai fait le
même choix que toi.’’

Son regard toujours planté sur l’horizon, Zéphyra regarda le soleil disparaître enfin, se
noyant dans l’océan pour laisser place à la nuit. La plage font plongé dans l’ombre et
les nuages laissèrent apparaître la lune, éclairant le sable blanc de sa pale lueur
argentée. C’est dans ce paysage sombre qu’un corbeau apparut des terres et vint se
poser non loin d’elle, cherchant probablement quelques poissons morts, abandonnés
par la marée descendante.
Un sourire très léger au coin des lèvres, la jeune humaine laissa sa forme lupine
s’emparer de son esprit, redonnant pour une instant forme à la louve blanche. Celle-ci
observa longuement le corbeau tandis que celui-ci sautillait sur le sable. Dans un
tourbillon de sable, l’animal blanc bondit vers l’oiseau, ses membres fins la portant en
quelques instants à l’endroit ou il se trouvait. Là, sa mâchoire se referma sur du vide
alors que le corbeau s’élevait dans le ciel. Sans ce soucier de la présence de l’Ange,
Zéphyra laissa sa louve répondre à son instinct de chasse et celle-ci fixa l’oiseau qui ne
tarda pas à descendre pour la narguer . La scène ressemblait plutôt à un jeu qu’à une
tuerie car ,se dressant sur ses membres arrières, la fine louve leva les pattes vers le
ciel ,touchant presque l’animal noir qui lui pinça l’oreille entre ses serres avant de
reprendre de la hauteur, puis de redescendre à nouveau.
La scène dura un long moment avant que le volatile ne se lasse et aille se poser plus
loin. La louve claqua des mâchoires avant de se laisser tomber sur le sol pour
reprendre son souffle. Couchée sur le flan, elle étira ses longues pattes avant et ferma
les yeux, profitant bêtement du sable encore tiède de la journée.

* Tu comptes faire quoi maintenant ? Parler ? *

La louve ouvrit un œil et fixa l’Ange ,un sourire semblant étirer ses fines babines
noires, un peu comme si la nuit et sa tranquillité l’apaisait.

Pendant un moment, l'Ange regarda l'Humaine jouer sous sa forme animale, chasser sans vraiment le faire... Mais comment faisait-elle? Se détendre alors que la vie n'était qu'un immonde jeu où l'Homme perd à chaque fois qu'il essaie quelque chose? De toute façon, l'être humain n'était qu'un animal légèrement développé qui ne savait que s'autodétruire. Mais même en sachant que personne ne pouvait rien y faire, lui restait sur ses gardes en permanence, et le seul jeu auquel il participait était celui de la Mort. Les Humains étaient complexes, et même cette demoiselle n'échappait pas à la règle...

Ascheriit passa une main dans ses cheveux, puis soupira, encore une fois.

* Tu comptes faire quoi maintenant ? Parler ? *

Encore une fois, il fut surpris par la télépathie, car il était encore ailleurs...

"Parler? De quoi? ..."

En effet, elle était bien Humaine... Ils avaient l'habitude de poser des questions qui ne sont pas finies, des questions parfois inutiles, des questions dénuées de sens... En somme, toutes questions dont la réponse n'importe pas vraiment. Ce n'était pas que le démoniaque haïssait les Humains, mais plutôt qu'il en méprisait la plupart, qu'il les considérait comme inférieurs... Est-ce que Kristane était différente d'eux au point de se défaire de ce "préjugé"?

Le jeune homme s'allongea sur le sable, puis regarda défiler les nuages. Pourtant, ses muscles restaient tendus, il faisait attention au moindre bruit, au moindre mouvement qui pourrait lui nuire. Mais, bien qu'il semble parfois froid et distant, il restait un jeune Ange dont la beauté n'avait d'égal que son intelligence, et cela on le voyait même dans ces moments là. Une seule personne avait eu le plaisir de voir Ascheriit comme une personne chaleureuse et bienveillante depuis la mort de ses parents, mais cette personne n'était plus, et il se pouvait que jamais personne ne puisse revoir celui qu'il avait été avant, celui qui est peu à peu devenu celui qu'il est actuellement.

[Désolé du retard, et de la taille du post, mais je dois me remettre au RP et reprendre l'habitude ^^ Je ferais mieux après..]

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